Cette enquête intervient après que le fondateur et ancien PDG de Binance, Changpeng Zhao, a démissionné et plaidé coupable d'avoir enfreint les lois américaines contre le blanchiment d'argent. La société Binance a également accepté de payer une amende de 4,3 milliards de dollars qui met fin à une enquête de plusieurs années sur le plus grand réseau de cryptomonnaies au monde.
Ce mardi 28 janvier, les enquêteurs français ont annoncé l'ouverture d'une nouvelle enquête judiciaire pour blanchiment d'argent (en lien avec le trafic de stupéfiants), fraude fiscale et autres chefs d'accusation à l'encontre de Binance. L'enquête devrait couvrir la période allant de 2019 à 2024 et concerne des infractions commises non seulement en France, mais aussi dans tous les pays de l'UE.
La bourse a nié ces allégations, formulées par la section de criminalité économique et financière du parquet de Paris (JUNALCO).
« Binance nie totalement les allégations et combattra vigoureusement toute accusation portée contre elle », a déclaré un porte-parole de Binance dans un communiqué, précisant que l'affaire remontait déjà à « plusieurs années ».
À l'époque de la condamnation de Changpeng Zhao, en novembre 2023, les procureurs américains avaient découvert, après une enquête de plusieurs années, que Binance avait laissé passer plus de 100 000 transactions suspectes avec des groupes terroristes désignés. Depuis, Binance affirme, par l'intermédiaire d'un porte-parole, que la bourse a fait des progrès en matière de lutte contre le blanchiment d'argent, notamment en adhérant à des normes réglementaires mondiales et en améliorant la formation de ses employés.
L'enquête en cours en France a été déclenchée à la suite de plaintes déposées par des utilisateurs affirmant avoir perdu de l'argent sur la plateforme après avoir investi en raison d'une communication incorrecte de la part de la bourse, selon le bureau du procureur local. L'enquête préliminaire a été ouverte en juin 2023 à Paris pour démarchage illicite de clients et « blanchiment aggravé ».
Changpeng Zhao a réfuté l'enquête à l'époque dans un post sur X, affirmant que les nouvelles étaient du « FUD », un terme familier utilisé dans l'industrie de la cryptomonnaie pour les sujets négatifs. L'enquête française se déroule parallèlement à une autre affaire déposée contre Binance et Changpeng Zhao devant la Cour suprême des États-Unis, les investisseurs affirmant que Binance vend illégalement des jetons non enregistrés.
Rappelons par ailleurs qu'en 2022, l'échange a dû lutter pour regagner la confiance des investisseurs après une flambée des retraits des clients et une chute vertigineuse de la valeur de son jeton numérique. Son fondateur, Changpeng Zhao, s'est alors engagé à « montrer l'exemple » en faisant preuve d'une plus grande transparence, suite à l'effondrement de la plateforme FTX.
Toutefois, l'analyse des documents déposés par l'entreprise a révélé que les rouages financiers de Binance étaient une boite noire. Le cœur de l'entreprise, à savoir la bourse géante Binance.com qui a traité des transactions d'une valeur de plus de 22 000 milliards de dollars cette année-là, est en effet resté en grande partie caché au public.
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