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« J'ai participé à la mise sur pied du plus grand casino du monde », rapporte un ingénieur qui a « perdu 8 ans dans l'univers des cryptomonnaies »
Auxquelles l'image de schéma de ponzi continue de coller

Le , par Patrick Ruiz

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« J’ai participé à la mise sur pied du plus grand casino du monde », rapporte un ingénieur qui a « perdu 8 ans dans l’univers des cryptomonnaies »
Auxquelles l’image de schéma de ponzi continue de coller

La première idée reçue lorsqu’on aborde l’univers des cryptomonnaies est celle de l’ouverture (au travers de ces dernières) sur un système financier décentralisé. En d’autres termes, la possibilité pour leurs utilisateurs de s’affranchir des banques. En dépit des illusions et des discours des promoteurs, plusieurs intervenants finissent par se rendre compte que cette sphère ressemble plus à un casino en ligne où prévalent spéculation et compétition, entraînant la perte d’argent des participants plutôt qu’une amélioration du système financier. C’est ce que rapporte Ken Chang de son vécu en tant qu’intervenant de la filière dans laquelle il déclare sans détour avoir perdu 8 ans.

Initialement motivé par des idées libertariennes et une passion pour la programmation, Ken Chang s’est plongé dans l’univers de la cryptomonnaie en croyant à son potentiel pour changer le monde. La réalité l’a rattrapé : la majorité des projets ne créent pas un système financier juste et décentralisé, mais favorisent plutôt la spéculation incessante.

Ken Chang fait notamment remarquer « qu’on n'a pas besoin d'un business ou produit réussi pour faire de l'argent rapide dans l’univers de la cryptomonnaie. » La filière est pleine de jetons à forte capitalisation mais pourtant sans utilisateurs, ce qui est le contraire du fonctionnement du monde réel et des entreprises durables.



Cryptomonnaies : Une longue liste de promesses initiales non tenues

Le bitcoin et les autres monnaies cryptographiques peinent à tenir leurs promesses initiales parmi lesquelles on retrouve leur utilisation en tant que monnaie numérique décentralisée mondiale, leur stabilité en tant que réserve de valeur et leur capacité à fonctionner sans nécessiter de réglementation importante.

La lenteur des transactions et leur coût comptent parmi les facteurs qui rendent les cryptomonnaies peu pratiques pour les petites transactions quotidiennes, surtout comparé aux systèmes de paiement traditionnels comme Visa. La forte volatilité des prix vient s’ajouter au facteur précédent pour disqualifier les cryptomonnaies comme moyen d’échange généralisé et comme réserve de valeur fiable.

Certes, la blockchain est intrinsèquement décentralisée sur le plan technique, mais la distribution de la richesse qui en résulte est souvent très inégale, avec une grande concentration de bitcoins détenus par un petit nombre d'adresses. De plus, les activités de minage se sont centralisées dans de grandes fermes de minage. La répartition mondiale des fermes de minage de cryptomonnaie (surtout bitcoin) a été bouleversée par l'interdiction en Chine, plaçant les États-Unis en leader incontesté (environ 35-37%), suivis par le Kazakhstan (environ 18%), la Russie (environ 11%), le Canada (environ 9-10%) et d'autres comme l'Irlande, la Malaisie et l'Allemagne.

Contrairement à l'idée répandue d'un anonymat total, les transactions Bitcoin sont enregistrées sur un registre public (la blockchain) et peuvent souvent être tracées, ce qui a permis aux forces de l'ordre de récupérer des fonds illicites dans certains cas.

Les débuts des cryptomonnaies étaient marqués par l'idée d'un système affranchi de toute autorité centrale ou réglementation gouvernementale. Cependant, les faillites retentissantes (comme FTX) et les préoccupations concernant le blanchiment d'argent ont conduit à des appels généralisés en faveur d'une surveillance et d'une réglementation accrues de la part des institutions financières mondiales et des gouvernements.



L’exemple du Salvador et son adoption du bitcoin comme monnaie légale (puis son abandon) sont forts d’enseignements

L'adoption du Bitcoin au Salvador a suscité un engouement mondial, positionnant le pays comme un précurseur dans l'intégration des cryptomonnaies au sein d'une économie nationale. Le gouvernement a lancé le portefeuille numérique "Chivo" pour faciliter les transactions en bitcoin, offrant même un bonus de 30 dollars aux nouveaux utilisateurs. Cependant, des problèmes techniques ont rapidement émergé, notamment des bogues, des tentatives de fraude, des cas d'usurpation d'identité et une méfiance générale envers cette nouvelle technologie. De plus, une étude a révélé que 61% des utilisateurs de Chivo ont cessé de l'utiliser après avoir dépensé leur bonus initial, et seulement 20% des entreprises acceptaient le Bitcoin comme moyen de paiement en 2022.

« Les objectifs poursuivis n'ont pas été atteints, les gens l'utilisent à peine, ils n'ont pas beaucoup confiance dans la cryptomonnaie. L'expérience n'a pas fonctionné, c'est l'hiver des cryptomonnaies », a déclaré à l'AFP Carlos Acevedo, économiste et ancien gouverneur de la Reserve Bank. Aucun chiffre n'est disponible sur le nombre de Salvadoriens qui ont adopté le bitcoin. Toutefois, un sondage réalisé en mai 2023 par l'Université centraméricaine (Central American University - CAU) a révélé que 71 % des personnes interrogées estimaient que la cryptomonnaie n'a en rien contribué à améliorer la situation économique de leur famille, ou du pays en général.

Dans les rues de San Salvador, la capitale du Salvador, le verdict est sévère. « Je ne vois pas cet argent fonctionner, ce n'est que de la propagande. Où est le bénéfice ? Il n'y en a pas. C'est un mauvais investissement », déclare à l'AFP Juan Antonio Salgado, 65 ans, vendeur de journaux. « C'est du vol », a-t-il ajouté, en référence à la volatilité du bitcoin et des autres cryptomonnaies.


L'adoption du bitcoin n'a pas eu l'effet escompté sur l'économie salvadorienne. Les investissements étrangers massifs ne se sont pas matérialisés, et l'utilisation du bitcoin pour les envois de fonds est restée marginale, représentant seulement 1,9% des transferts entre septembre 2021 et avril 2022. Parallèlement, la volatilité du bitcoin a entraîné des pertes significatives pour le gouvernement, qui avait investi environ 150 millions de dollars dans la cryptomonnaie, subissant une dépréciation de 50% de sa valeur à la mi-2022.

Les institutions financières internationales, notamment le Fonds monétaire international (FMI), ont exprimé leurs préoccupations quant à l'adoption du bitcoin, soulignant les risques pour la stabilité financière du pays. En janvier 2022, le FMI a exhorté le Salvador à abandonner le bitcoin comme monnaie légale, citant des risques pour la stabilité financière, l'intégrité financière et la protection des consommateurs.

Source : Ken Chang

Et vous ?

Les avis selon lesquels l’univers des cryptomonnaies est une bulle qui finira par exploser sont-ils pertinents ? Les partagez-vous ?
Partagez-vous les avis selon lesquels l’adoption en masse des cryptomonnaies par une majorité de pays est l’une des conditions essentielles à leur réussite comme moyens de paiement en remplacement des systèmes traditionnels soutenus par des réseaux comme Visa ?
Quels enseignements tirez-vous de l'adoption du bitcoin comme monnaie légale au Salvador puis de l'abandon de cette initiative par le même pays ?

Voir aussi :

Le bitcoin a consommé plus de 134 TWh en 2021, ce qui est comparable à l'énergie électrique consommée par un pays comme l'Argentine

Le bitcoin établit un nouveau record dans son histoire en franchissant la barre des 66 000 dollars, porté par le lancement d'un produit financier à Wall Street lié à la cryptomonnaie

Le bitcoin pourrait consommer autant d'énergie électrique que l'ensemble des centres de données dans le monde, avec une empreinte carbone équivalente à celle de Londres

Le bitcoin est largement contrôlé par un petit groupe d'investisseurs et de mineurs, selon une étude du National Bureau of Economic Research
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