Le minage de bitcoins comme source de chauffage est déjà une réalité pour certains ménages à l’échelle mondialeL’initiative ravive néanmoins le débat sur la recherche d’options moins coûteuses en électricité
La puissance de calcul nécessaire au minage de monnaies cryptographiques comme le bitcoin génère beaucoup de chaleur dont la majeure partie finit par être évacuée dans l'air. Selon la société de courtage en actifs numériques K33, l'industrie du minage de bitcoins génère environ 100 TWh de chaleur par an, soit suffisamment pour chauffer toute la Finlande. Ce gaspillage d'énergie dans un secteur pourtant très énergivore incite les entrepreneurs à chercher des moyens de réutiliser cette chaleur pour les maisons, les bureaux ou d'autres lieux, en particulier pendant les mois les plus froids.
C’est la raison pour certains entrepreneurs de proposer des espèces de chaudières bitcoin. Ce sont des machines de minage de bitcoins plongées dans un liquide dont la température est ensuite exploitée au travers d’une installation de chauffage montée sur mesure.
Bitcoin mining as a source of heat is reality. It is comfortable and easy to install. This is a @foghashing Bitcoin boiler for 6 machines running on Braiins OS rated for 24kW or 81,000 BTU/hr, which will generate approximately $33 to $66 per day worth of Bitcoin depending on the… 4E8CxSLK">pic.twitter.com/
— Softwarm LLC (@SoftwarmLLC) August 4, 20254E8CxSLK
D’autres entreprises proposent des fermes entières de minage de bitcoins destinées à répondre aux besoins en chauffage de villes entières. La Finlande est un exemple de pays où ce type de dispositif est visible.
Just some Bitcoin mining machines heating a town in Finland.
— Jaran Mellerud (@jmellerud) October 17, 2025
Our sixth site here is coming online soon — providing heat for the Finns and bitcoin for their owners.
At this point, bitcoin mining is probably heating the homes of over 100,000 people in Finland. pic.twitter.com/ysMIDxrh6X
Des observateurs y voient néanmoins du chauffage inefficient
En effet, la plupart des monnaies cryptographiques, surtout le Bitcoin, s’appuient sur le mécanisme de consensus Proof of Work (PoW ou preuve de travail). Les mineurs déploient des fermes de calcul (des entrepôts d’ordinateurs très puissants qui fonctionnent en continu) pour résoudre rapidement des opérations mathématiques.
Une fois une opération résolue, un nouveau bloc s’ajoute automatiquement à la blockchain et le gagnant remporte les tokens qui viennent d’être minés. Le principe est ingénieux, mais ces opérations consomment une quantité colossale d’électricité.
En 2023, le réseau Bitcoin a lui seul a absorbé environ 127 à 138 térawattheures (TWh) d’électricité sur l’année, selon les données du Cambridge Centre for Alternative Finance. C’est l’équivalent de la consommation annuelle de pays comme la Suède ou la Norvège.
L’une des solutions durables adoptées par les mineurs est le passage du PoW au Proof of Stake (PoS). Ce mécanisme remplace le minage énergivore par un dispositif de validation fondé sur la possession de cryptomonnaies. En 2022, Ethereum, la deuxième cryptomonnaie après le Bitcoin, a adopté le PoS et abandonné le PoW. Résultat : sa consommation énergétique a baissé drastiquement, de plus de 95%.
Le PoS est moins gourmand en énergie, parce qu’il ne mobilise par une armée de mineurs ni de puissants ordinateurs qui fonctionnent sans arrêt et consomment d’énormes quantités d’énergie.
Une autre solution est de Réformer les anciennes blockchains, notamment celle du bitcoin, peut être assez compliqué. Les enjeux financiers sont énormes et il faudrait que tous les acteurs se mettent d’accord. Un changement radical n’est donc pas encore possible à ce niveau.
En revanche, certaines nouvelles blockchains intègrent dès le départ une conception durable et moins énergivore. La monnaie numérique Algorand (ALGO), par exemple, réduit son impact carbone grâce à son alimentation en énergies renouvelables et à une architecture pensée pour limiter les gaspillages énergétiques.
Mais, instaurer un modèle de minage plus écologique demande un temps d’adaptation et un investissement conséquent. Et même si elles sont prometteuses, ces cryptomonnaies « écologiques » ne sont pas aussi populaires que le Bitcoin, par exemple, et leur adoption reste limitée.
Enfin, Certains centres de minage tentent de passer au vert en utilisant l’énergie solaire, éolienne ou hydroélectrique. Mais, cette transition a un prix. Le coût d’installation de fermes durables est élevé, ce qui freine de nombreuses entreprises à adopter cette solution.
Et vous ?
Que pensez-vous des fermes de minage de bitcoins comme solution pour le chauffage des domiciles ?
Quelle alternative entrevoyez-vous ?Voir aussi :
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